Bibliothèque Vient de paraître    
 
Alexandra Zvereva, Portraits dessinés de la cour des Valois. Les Clouet de Catherine de Médicis, Paris, Arthéna, 2011.
Préface par Denis Crouzet, professeur d'histoire moderne à l'Université Paris-Sorbonne.
466 pages, 620 illustrations dont plus de 150 en couleurs.
115 €.
ISBN : 978-2-903239-45-9.

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Les portraits dessinés de la Renaissance française fascinent toujours, qu’on les nomme « Portraits au crayon », « portraits aux deux crayons », tout simplement« crayons » ou bien « Clouets », du nom de Jean et François Clouet, artistes qui semblent résumer à eux seuls cet art subtil et merveilleux. Le spectateur d’aujourd’hui est surpris par leur sobriété et la rigidité des poses, invariablement les mêmes d’une effigie à l’autre, mais il est surtout saisi par l’incroyable présence de ces gentilshommes et de ces dames d’un autre âge, subjugué par l’intensité de leurs visages sereins et la force de leurs regards. La vie paraît habiter chaque trait de pierre noire ou de sanguine qui court sur le papier, animer chaque ligne que les virtuoses portraitistes des derniers Valois savent faire incisive ou épaisse, précise ou floue, tendue ou calme.
Et cependant l’histoire des crayons reste à faire, car, à l’exception de quelques catalogues d’expositions, aucun ouvrage ne leur a encore été exclusivement consacré. Depuis les grands travaux menés au début du XXe siècle par Moreau-Nélaton et Dimier et malgré leurs nombreuses inexactitudes, l’histoire de l’art a en effet pris l’habitude de ne jamais séparer ces dessins des portraits peints, réduisant leur rôle à celui d’esquisses préparatoires et les comparant sans cesse aux photographies actuelles, perplexe face à leur grand nombre et à leur apparente similitude. De même, tout en concédant depuis peu à Catherine de Médicis un intérêt pour les portraits, la critique passe généralement sous silence la véritable passion de la reine pour ce genre typiquement français qu’étaient les crayons. Passion qui l’amena à réunir une remarquable collection de portraits dessinés des deux Clouet, la plus belle et la plus complète qui ait jamais existé. Transportée à Florence par Christine de Lorraine, retrouvée au XVIIIe siècle par le peintre Ignazio Enrico Hugford, dispersée, oubliée, cette collection s’avère pourtant une source précieuse et inestimable, un véritable accès au monde secret et complexe du portrait au crayon qui se dérobe à toute analyse purement stylistique ou chronologique.
Grâce à cette collection reconstituée et cataloguée, se découvrent ainsi les origines de cet art exquis porté par le génie de Fouquet, Perréal, Clouet et la volonté du Très Chrétien, mais aussi son évolution inextricablement liée à la faveur royale et à l’essor de la noblesse de cour, son émancipation précoce de la peinture, son pouvoir inégalé de figurer les « vrais traits » des êtres. En somme, c’est toute une culture de représentation dans la France renaissante qui redevient visible à travers ces fragiles feuilles : l’imaginaire privé du temps de Charles VIII et celui, éclatant et soigneusement codifié, des règnes de François Ier et d’Henri II, la place privilégiée des portraitistes attachés au service royal, la résistance de l’art du portrait à toute influence italienne, l’interdépendance de la création artistique et de la politique.
Paradoxalement, cette approche historienne permet également de retracer les carrières et les biographies des artistes, reconsidérer leur oeuvre, revoir l’attribution, l’identification et la date de chaque portrait replacé ainsi dans le contexte même de sa réalisation. Elle rend surtout aux crayons leur indépendance, leur signification et leur mémoire, afin qu’ils témoignent des splendeurs, des aspirations et des tensions de la plus brillante cour d’Europe, du grand sens de l’imaginaire et de l’étonnante sensibilité artistique de François Ier, du talent des Clouet de montrer bien plus que l’apparence de leurs modèles, et, enfin, des inclinations, des espoirs et des doutes d’une Médicis sur le trône de France.


Ouvrage publié avec le concours de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly, de l'université Paris-Sorbonne, de l'Ecole doctorale d'histoire de l'art de l'université Paris-Sorbonne, du centre Roland Mousnier et du Centre André Chastel.
Alexandra Zvereva et Nicole Garnier, Le Cabinet des Clouet au château de Chantilly. Renaissance et portrait de cour en France, Paris, Nicolas Chaudun, 2011.
168 pages, entièrement illustré.
Prix : 38 €. ISBN : 978-2350391052.
Hélène Lebédel-Carbonnel (dir.), Catalogue des pentures du musée du château de Blois. XVIe-XVIIIe siècles, Montreuil, Gourcuff Gradenigo, 2008.
232 pages. Prix : 36 €. ISBN : 978-2-35340-048-5.

Voir histoire du musée (p. 17-27), les notices 5, 6, 11, 26, 27, 30, 31 et, dans le catalogue sommaire, notices 27, 50, 84, 177-262.
Thierry Crépin-Leblond (dir.), Marie Stuart. Le destin français d'une reine d'Ecosse, Paris, RMN, 2008.
128 pages, 70 illustrations couleur. Prix : 25 €. ISBN : 978-2-7118-5470-7.

La forme choisie pour cet ouvrage n'est pas celle, habituelle, d'un catalogue d'exposition, mais celle, déjà utilisée pour les publications du musée de la Renaissance, d'un recueil d'articles.
      SOMMAIRE
      11    Thierry Crépin-Leblond, Une reine face à son destin, du mythe à l'histoire
      21    Marie-Noëlle Beaudoin-Matuszek, France/Ecosse : des relations privilégiées
      33    Thierry Crépin-Leblond, Marie Stuart à la cour de France, une éducation royale, premières apparitions publiques,
              à la cour des Valois, le mariage (24 avril 1558), le règne, le retour en Ecosse

      53    Michèle Bimbenet-Privat, Costumes, bijoux et accessoires de Marie Stuart à la cour de France
      71    Alexandra Zvereva, La beauté triomphante de la reine endeuillée : les portraits de Marie Stuart
      89    Alain Pougetoux, Marie Stuart, la légende romantique
      105  Anne Dion-Tenenbaum, Le quadrille de Marie Stuart

NB. ERRATUM
La figure 2 de la page 75 est erronée : au lieu du portrait de François II de 1549-1550 par François Clouet (musée Condé, Chantilly, inv. MN 33) c'est le portrait de François II de 1552 par Germain Le Mannier (musée Condé, Chantilly, inv. MN 37) qui est reproduit ! Voici la bonne illustration (avec son pendant, le portrait de Marie Stuart, fig. 1) :
 
François Clouet.
Marie Stuart, vers 1549-1550.
Pierre noire et sanguine.
Coll. privée. Image courtesy of Sotheby's.
François Clouet.
François de France (futur François II), vers 1549-1550.
Pierre noire et sanguine.
Chantilly, musée Condé, inv. MN 33.

 

Naïma Ghermani, Le Prince et son portrait : Incarner le pouvoir dans l'Allemagne du XVIe siècle, Rennes, PU Rennes, 2009.
349 pages. Prix : 22 €. ISBN : 978-2753508453.

La Réformation ne donne pas seulement naissance à une nouvelle manière de croire, mais aussi à une nouvelle manière de voir. Dans l'Empire allemand, si Luther tolère les images dans les églises, il n'en provoque pas moins l'apparition d'une nouvelle iconographie religieuse et profane. On peut en effet relier à la prédication luthérienne et au combat confessionnel la multiplication d'images du prince, produites par l'atelier de Lucas Cranach, peintre graveur attitré des Electeurs de Saxe, premiers défenseurs du Réformateur. Ce nouvel art visuel du portrait donne naissance à des formes inédites de la représentation de l'autorité politique. En réponse à cette expansion du portrait protestant, les princes catholiques de l'Empire s'engagent eux aussi dans une production visuelle nouvelle. Ainsi s'instaure, à côté du combat des armes et de la parole, une guerre des images dont l'enjeu est bien la reconnaissance légitime d'une foi, mais aussi la redéfinition du pouvoir civil. Après la paix d'Augsbourg (1555) qui reconnaît une existence légale aux luthériens, les formes de représentations de ces derniers tendent à capter les modalités figuratives impériales et monarchiques, fondées pourtant sur un modèle catholique de l'Incarnation. Le portrait du prince adossé à une importante réflexion théorique sur son autorité devient un des. moyens de penser un pouvoir en pleine mutation.

L'auteur
Normalienne, agrégée d'histoire et docteur en histoire, Naïma Ghermani est maître de conférences à l'université de Grenoble II-Pierre Mendès France.
Katheleen Wilson-Chevalier (dir.), Patronnes et mécènes en France à la Renaissance, Saint-Étienne, Presses universitaire de Saint-Étienne, 2007.
681 pages. Prix : 30 €. ISBN : 978-2862724430.<

Vingt-quatre articles portant sur les femmes mécènes en France, de la fin du XVe siècle à la fin du XVIe siècle : reines et régentes, grandes dames, abbesses, maîtresses de roi, bourgeoises. D'Anne de France à Marguerite de Valois et Catherine de Bourbon, en passant par Anne de Bretagne, Louise de Savoie, Marguerite de Navarre, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, sans compter nombre de duchesses, d'abbesses et de grandes bourgeoises, des femmes ont occupé en France, durant la Renaissance, des positions majeures dans la gestion directe ou indirecte de multiples pouvoirs. Comme leurs homologues masculins, elles ont eu massivement recours au mécénat pour asseoir leur position dans cette société dominée par l'ostentation et la représentation. L'impressionnante activité qu'elles ont déployée dans ce domaine demeure toutefois encore bien mal connue. Qui ces femmes protégeaient-elles ? Par quels moyens ? Quelle était leur place dans le patronage « conjugal » ou « familial » ? Quelles visées les animaient ? Qu'est-ce qui les poussa, parfois, à se faire elles-mêmes créatrices ? Des chercheuses et chercheurs d'horizons variés mettent ici en lumière la façon dont ces femmes usèrent de l'art et de la culture, des activités de bienfaisance et des donations, dans une démarche tantôt altruiste tantôt intéressée, tantôt favorisant la cohésion sociale tantôt la minant. Quelles qu'aient été leurs sympathies politiques ou religieuses, il est passionnant de découvrir comment, à la Cour, à la ville, à la campagne, dans un temps aussi préoccupé de gloire immédiate que d'immortalité, ces femmes ont passionnément travaillé à constituer un patrimoine mental et matériel susceptible de renforcer leur camp, leur groupe, leurs héritiers - avec souvent une attention toute particulière pour leurs héritières.
Sylvie Le Clech-Charton, Guillaume Budé. L'humaniste et le prince, Paris, Riveneuve, 2008.
278 pages. Prix : 25 €. ISBN : 978-2914214469.

Grande figure de la Renaissance des lettres et des arts en France, tout à la fois écrivain, traducteur, ambassadeur, créateur du dépôt légal et fondateur du Collège de France, maître de la librairie du roi, Guillaume Budé (1468-1540) est essentiellement connu pour le rôle de conseiller politique et culturel qu’il joua auprès de François Ier, dont il fut le secrétaire. Il a été surtout étudié du point de vue de sa production littéraire savante, mais non sous l’angle de son milieu social, de ses liens avec les pouvoirs en place e son territoire et d’exercice, ni de son « humanité ». Tel est le propos de Sylvie Le Clech – Charton, dont le présent ouvrage, sous la forme d’une biographie vivante, illustre le parcours individuel d’un « homme sans qualité » au service de l’humanisme et de ses valeurs, tout en nous faisant pénétrer de plain-pied dans la Renaissance à Paris, en Île-de-France et en Europe. En filigrane se dessine tout une stratégie d’ambition sociale familiale, le rôle joué par la culture dans cette ambition, et celui d’un intellectuel conseiller d’un grand roi passionné de politique culturelle. La conclusion de l’ouvrage est consacrée à l’héritage humaniste aujourd’hui et aux relations actuelles entre le pouvoir politique et les élites culturelles.