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Jean FOUQUET
(Tours, vers 1415/1420 – Tours (?), avant 1480)
n sait malheureusement peu de choses sur cet artiste majeur originaire de Tours qui renouvela la peinture française et tout particulièrement l'art du portrait, même si sa biographie est plus complète que celle de nombre de ses contemporains[1]. Ses années de jeunesse et le milieu artistique où il reçut sa formation font l'objet de discussions. Peut-être fréquenta-t-il à ses débuts les ateliers parisiens. Vers 1444-1447, il se rendit en Italie, où il collabora probablement avec Fra Angelico. Les contacts avec les artistes de la Florence des Médicis marquèrent profondement son style pictural, mais son art intégre également les influences de l'Ars nova flamand de Jan Van Eyck et Robert Campin, tout en restant profondement français. Des œuvres réalisées par Fouquet pendant ce séjour italien, le portrait du pape Eugène IV avec deux de ses proches placé dans la sacristie de l'église dominicaine de Santa Maria sopra Minerva fut la plus célèbre. Perdu, ce tableau est connu uniquement d'après les copies postérieures.
   De retour en France aux alentours de 1450, Fouquet s'installa à Tours, mettant son art au service de la ville, le haut clergé local ainsi que les représentants les plus éminents de l'État monarchique. Ses rapports avec Charles VII ne sont pas documentés, et dans les sources, il est simplement dit « peintre à Tours », se qui signifie qu'il fut dans la corporation des peintres tourangeaux. Mais dans les comptes de la maison du roi Louis XI pour l'année finie en septembre 1475, il porte le titre de « peintre du roy » et perçoit 50 l. t. de gages « pour entretenir son estat ». Il garda sans doute cet office préstigieux jusqu'à sa mort.
   Fouquet
s'imposa comme un artiste polyvalent et expérimentateur qui maîtrisa les techniques les plus diverses : principalement peintre et illustrateur de manuscrits, il pratiqua l’émail peint, appris en Italie, le vitrail, et probablement la tapisserie, et fut aussi organisateur des entrées et des obsèques royales. Il fut surtout un portraitiste sans pareil, sollicité par les rois Charles VII et Louis XI et les hauts dignitaires du royaume, tels le grand trésorier de France Étienne Chevalier ou le chancelier Guillaume Jouvenel des Ursins. Cas exceptionnel pour l’époque, il orna de son autoportrait d’émail en camaïeu d’or (musée du Louvre) le bas du diptyque de Melun, commandé par Étienne Chevalier.
   Il mourut avant 1481 : le 8 novembre de cette année sa veuve et ses enfants (ses deux fils, Louis et François, semblent avoir travaillé avec leur père) réglèrent la succession du peintre
consistant en une maison, un jardin et une partie de la tour des Pucelles.
[1] Pour Jean Fouquet, voir : François Avril (dir.), Jean Fouquet, peintre et enlumineur du XVe siècle, Paris, Hazan/BnF, 2003.