Artistes adresse Index nominum adresse Geoffroy Dumonstier    
 
Geoffroy DUMONSTIER (DUMOUSTIER, DUMOÛTIER)
(Saint-Étienne-du-Rouvray, près de Rouen, vers 1500 – Paris, 13 octobre 1573)
iniaturiste, peintre, décorateur, Geoffroy Dumonstier fut le fils de l’enlumineur Jean Dumonstier († Rouen, avant octobre 1535) de Saint-Étienne-du-Rouvray en amont de Rouen, et le frère des orfèvres Cosme Ier Dumonstier († Rouen, 1552) et Meston Dumonstier (voir l'arbre généalogique de la famille Dumonstier). Le 4 octobre 1535 Geoffroy vendit à son frère Cosme deux terrains hérités de son père, à Oissel, paroisse Saint-Martin, et à Saint-Étienne-du-Rouvray. Le 17 novembre de la même année, Meston Dumonstier vendit deux autres terrains à Adam Cecille de Saint-Étienne-du-Rouvray.
   Enlumineur au service du cardinal Georges II d’Amboise, il connut le chantier de Gaillon avant d’aller à Fontainebleau, où il travailla entre 1533 et 1540, sous les ordres de Rosso, à raison de 20 sols (1 livre) par jour. En 1549 il est mentionné dans la
Chronologia inclytæ urbis Rothomagensis de l’avocat au Parlement De La Marc, comme l’un des peintres les plus célèbres de Rouen.
   Selon Mariette, « Geoffroi Du Monstier, ayeul de Daniel, étant peintre en miniature, et je ne sais s’il ne peignait pas aussi sur verre. Lorsque maître Rous [Rosso] vint en France, il l’employa dans plusieurs de ses ouvrages, et Du Monstier devint un parfait imitateur de la manière austère et sauvage de ce peintre italien. Cela se voit sur divers morceaux qu’il a gravés à l’eau forte et dont je possède une suite assez complète, qui est fort curieuse, surtout pour un Français qui est bien aise de voir ce que la peinture et la gravure étoient en France lors de son enfance. Deux de ces pièces portent les dates 1543 et 1547. Geoffroy eut une nombreuse lignée, et l’un de ses fils, nommé Cosme, fut, comme son père, peintre en miniature, et fut considéré du Roy qui en avoit fait son valet de chambre et qui, se confiant en sa prudence, l’envoya en plusieurs cours, chargé de commissions importantes. C’est ce que j’ai lu dans un manuscrit de Sauval. L’abbé de Villeloin dans son
Paris, p. 11, nomme Geoffroi du Monstier. »
   Il mourut en 1573 et fut inhumé le 13 octobre selon l’enregistrement de Saint-Eustache : « Mardy 13 octobre 1573, convoy et service pour deffunct Geoffroy Dumonstier, peintre de la Royne, prins au logis de Mons, le duc frère du Roy inhumé cejourdhuy aux Innocents. » D’après cette laconique note, il aurait été au service d’Élisabeth d’Autriche, de Catherine de Médicis et de Louise de Lorraine. Son nom n’est pourtant mentionné dans aucun compte, contrairement à ses trois fils, Etienne, Pierre et Cosme, qui apparaissent aussi bien dans les comptes du roi que dans ceux de la reine mère.
   Son portrait, que l’on pense souvent être de la main de Geoffroy lui-même, est conservé à l’Ermitage. Il porte en bas une annotation à la sanguine, sans doute de la main de Pierre Dumonstier le jeune, son petit-fils : « Geoffroy du Monstier. / excellent Enlumineur, et / peintre du Roy Francois premier et de Henry second. » On attribue à Geoffroy Dumonstier 26 gravures, exécutées entre 1543 et 1547 et représentant des sujets religieux ou mythologiques dans le goût de l’école de Fontainebleau inspirés des compositions de Rosso, ainsi que des dessins (British Museum, Louvre et École Nationale des Beaux-Arts), esquisses des vitraux et miniatures dont les
Heures de Henri de France (Vienne, Bibliothèque Nationale, Ms Sn. 13241) et ceux conservées au Fitzwilliam Museum de Cambridge (inv. MS McClean 88).