Artistes adresse Index nominum adresse René Thibergeau    
 
René THIBERGEAU (TIBERGEAU)
(actif ente 1550 et 1585
eintre et enlumineur, Thibergeau fut, selon Jean Bernier, originaire de Blois : « Jacob Bunel [peintre de Henri IV] et Tibergeau, peintres, ont fait honneur, en leur temps, à Blois, leur patrie, quoyque ce dernier n’ait peint qu’en détrempe[1] ». Il fut au service de Catherine de Médicis depuis au moins 1550 et jusqu’en 1585, d’abord sans gages fixes, puis avec un salaire annuel de 160 livres tournois. Son nom figure régulièrement sur les états des officiers domestiques de 1550, 1558, 1563 et 1569. Ainsi, en 1550 (quartier janvier-mars) il reçut 46 livres pour quatre portraits, dont celui de Catherine de Médicis :
 
« A rene tibergeau painctre de ladicte dame la somme de quarente six livres tournois pour la valleur de vingt escuz soleil, a luy ordonnée pour son pyement de quatre protraiz en toille, l’ung de ladicte dame, l’aultre de monseigneur le daulphin, ung aultre de monseigneur le duc de Ferrarre, et l’aultre de madame de Vallentynois, qu’il a faictz par commandement et selon devys d’icelle dame. Pour ce cy XLVI l.. »
   En 1558 il toucha 144 livres (en deux paiements de 48 et 96 livres), puis 25 livres tournois pour « plusieurs figures et protraictures » que la reine lui commanda :
 
« Roole des parties payées par le commandement de la Royne des deniers prins ès coffres de sa chambre, tant pour le faict de son argenterye et affaires de cambre (sic), dons, aumosnes, menuz plaisirs, ou deniers mis en ses mains que pour autres parties par elle deues des années precedentes et autres causes deppendans du service de ladicte dame, et ce durant le quartier d’avril, may et juing m Vc LVIIj, aux personnes, pour les causes et ainsi qu’il est cy aprees declairé comme il sensuit.
[...] A Rene tibergeau peintre et sommelier de la panneterie commun de la roine pour sa quictance du xi Juing dernier la somme de quarante huit livres tz a luy ordonnee sur et en déduction de la somme de VII
xx IIIj livrez tz à luy deue pour plusieurs figures et protraictures qu’il a faictz pour le service de lad dame et qui luy sera employée et comptéé es roole de l’argenterie de ceste pñte annee. Comme par ordonnance et quictance dudict tibergeau cy rendues appert       XLVIIj l. t. »
« Roole des parties payées par le commandement de la Royne des deniers prins ès coffres de sa chambre [...] durant le quartier d’octobre, novembre et decembre m Vc LVIIj [...].
 A m
e Rene tibergeau, peintre de la Roine, sur et tant moins de ce qui luy sera cy après compté ès rooles de l’argenterye de ladicte dame pour la besongne qu’elle luy a commandé faire      XXV l. t.
[...] A Rene tibergeau peintre de la Roine la somme de quatre vingts seize livrez tz à luy ordonnee par ordonnance de lad. dame pour son entier et parfaict payement de la somme de VII
xx IIIj lz tz. a luy deue pour plusieurs parties de son estat qu’il a faictes et fournis pour le service dicelle dame et qui luy ont este comptees es roole de son argenterye. Comme plus au long est contenu en ses parties ordonnance et quictance. Rendues cy appert     IIIjxx XVj l. t.. »
   Dès 1560, il apparaît dans la catégorie de « someliers de panetterie commun » avec des gages de 160 livres tournois, charge héréditaire qu’il semble devoir partager avec son frère Jacques : « rené Thibergeau et Jacques Thibergeau ayant survivance l’un de l’autre VIII
xx lt. » En 1567 et en tant que « sommelier et panneter de la Royne mere », il donna quittance à Pierre de Picquet, conseiller, trésorier et receveur général des finances de la reine, de quartiers de ses gages à raison de 160 l. t. par an. C’est Jehan Denis dit de Bourget, un de ses proches, qui, « au nom comme procureur de René Thibergeau », perçoit l’argent le 7 mai 1567 et le 6 mars 1568, l’artiste résidant alors à Blois : les deux procurations – du 1er janvier et du 19 décembre 1567 – ont été scellées du sceau royal « estably aux contracts de Bloys ».
   Le peintre figure pour la dernière fois dans les états de la maison de la reine mère de 1583 et de 1585, avec 160 l. t. d’appointements et accompagné de son fils Pierre « à survivance ».
[1] J. Bernier, Histoire de Blois, contenant les antiquités et singularités du comté de Blois, les éloges de ses comtes et les vies des hommes illustres, Paris, F. Muguet, 1682.