Expertise adresse Portrait de Claude de Lorraine, duc de Guise    
 
Portrait de Claude de Lorraine, premier duc
de Guise (1496-1550), âgé de trente ans environ
École française, fin du XVIe siècle, d’après Jean Clouet


Gouache, sanguine et rehauts d’or sur vélin. Annotation postérieure en haut CLAVDE DE LORRAINE DVC DE GVISE.
H. 0,105 ; L. 0,850.


   Ce petit portrait représente Claude, cinquième fils du duc de Lorraine René II. Naturalisé Français en 1507, il fit une brillante carrière et vit son comté de Guise érigé par François Ier en duché pairie. Ses descendants furent les grands acteurs des guerres de Religion, tels ses fils Charles, cardinal de Lorraine, et François le Balafré, qui ordonna le massacre de Wassy, et ses petits-fils Henri, duc de Guise, et Charles, duc de Mayenne, successivement chefs de la Ligue catholique.
   Les prétentions royales des Guise formulées dans les années 1580 et appuyées par une généalogie truquée faisant remonter leur lignée à Charlemagne sont à l’origine de cette image, astucieuse combinaison de deux portraits réalisés par Jean Clouet en 1524 : ceux de Claude de Guise (aujourd’hui au Palais Pitti de Florence) et de François Ier (musée du Louvre). S’inspirant des copies postérieures de ces deux tableaux, le miniaturiste anonyme remplaça le fond neutre primitif par le velours ciselé du portrait royal et affubla le duc d’un habit noir, blanc et or quelque peu mal compris et indiscutablement associé alors au roi François. Les attaches en forme de
G pour Guise et les couronnes ducales (à huit fleurons d’ache) servaient à mieux identifier le modèle, présenté ainsi comme quasi l’égal du roi.
   Le travail minutieux et soigné appartient à un peintre de talent, connaissant les réalisations des meilleurs portraitistes de la cour, mais sans doute handicapé par la mauvaise qualité des œuvres dont il devait s’inspirer. Ce portrait faisait vraisemblablement partie d’une petite galerie des Guise commandée à l’artiste par quelque partisan de la Ligue et semblable à celle des rois de France du musée Condé de Chantilly, réalisée à la même époque et dans la même technique d’enluminure sur vélin.
 Galerie Alexis Bordes