Expertise adresse Portrait d'une dame inconnue    
 
Portrait d'une dame inconnue
dite à tort « Queen Mary »
XIXe siècle


Huile sur bois. Inscriptions au revers : Portrait de Queen Mary et Janet.
D. 0,180.


   La photographie de faible résolution rend difficile l'appréciation de la technique du tableau et l'analyse des détails, même s'il semble évident que le vernis est très noirci, ce qui empêche entre autres de voir le côté droit du panneau.
   Cependant, il n'y a aucun doute sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une œuvre de « Janet » (ni Jean Clouet, ni François), ni même d'une œuvre française du XVIe siècle. L'intitulé du portrait semble indiquer soit la reine Marie Tudor, la sœur aînée d'Elisabeth, soit Marie Stuart, soit la reine Marie Tudor de France (la sœur de Henri VIII et la troisième épouse de Louis XII). Tous ces  noms sont pourtant à exclure, le visage de la dame n'offrant aucune ressemblance avec les portraits connus (Marie d'Angleterre par Holbein, Marie Stuart par Clouet et Marie de France par Perréal).
   On peut toutefois noter quelques similitudes entre le modèle et la reine Marie de Teck, femme de George V d'Angleterre (Victoria Mary Augusta Louise Olga Pauline Claudine Agnès de Teck, 1867-1953). La pose, le costume (plus que fantaisiste pour le XVIe siècle), le regard, le type du visage, le format même du tableau et sa forme (ronde) indiquent la datation très tardive, probablement XIXe siècle.
   En ce qui concerne l'attribution ancienne à Janet : il n'y a rien de plus incertain que les noms proposés par les amateurs du XIXe siècle. Le nom de Janet était associé à tout portrait supposé renaissant et d'origine française (les portraits anglais étaient attribués à Holbein et la confusion entre les deux artistes était fréquente). La volonté d'identifier chaque modèle conduisait souvent à chercher dans l'histoire quelque personnage important et d'en donner le nom à la personne représentée, sans aucun fondement. On a probablement cru ce portrait représenter un personnage du XVIe siècle à cause, sans conteste, de la coiffe de la dame, vaguement ressemblant aux attifets français, et de la technique employée (huile sur bois).