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Léonard LIMOSIN
(Limoges, vers 155 – Limoges, avant le 10 février 1577)
mailleur, Léonard Limosin fut le représentant le plus illustre d’une famille d’émailleurs limousins de la Renaissance et du Grand Siècle spécialisés dans l'émail peint sur cuivre.
   L’époque de la naissance de Limosin est estimée d’après un acte notarié de 1541 dans lequel il est dit majeur, donc âgé de plus de de vingt-cinq ans. Ses premières œuvres sont datées de 1533, année où Jean de Langeac prend possession de l'évêché de Limoges. Ce fut ptrès probablement ce prélat, familier de François I
er, qui introduisit l'émailleur à la cour. Limosin réalisa en effet dès 1536 le portrait de la reine Eléonore d’Autriche (musée d'Ecouen). Dès lors, l'artiste partageait son activité entre la ville de Limoges, où se trouvait son atelier, et la cour, où il exécuta notamment une suite de douze apôtres pour François Ier (signée et datée de 1547), qui seront installés par Henri II en 1552 dans la chapelle du château d’Anet (maintenant conservés au musée des Beaux-Arts de Chartres), ainsi que les retables destinés à orner le jubé de bois sculpté commandé par Henri II à Scibec de Carpi pour la Sainte-Chapelle du Palais de la Cité en 1553 (musée du Louvre). Dans les actes notariés qui détaillent cette commande, il est dit « esmailleur et peintre ordinaire de la chambre du Roy ». Son nom ne figure pourtant que trois fois dans les comptes royaux : en 1546, avec le titre de « esmailleur et peintre » du roi et les gages de 120 l. t. ; en 1551, avec 160 l. t. et en 1559-1560, dans l’Estat des officiers domestiques du Roy pour l’année commancée le 1er juillet 1559 et finye le 31 décembre 1560, en tant qu’« esmailleur ordinaire » du roi et avec 80 livres d’appointements seulement. En 1559, Limosin, « esmailleur et peintre du feu Roy » reçut sept aunes et demi de drap noir, comme les autres officiers royaux. Il semble avoir gardé ce titre d’émailleur du roi, ainsi que celui de valet de chambre, jusqu’à sa mort en 1577.
   La production de Léonard Limosin comprend tous les types d'objets et de sujets : décors d'église, plaques à sujets religieux ou mythologiques qui dénotent l'influence de l'école de Fontainebleau, portraits, scènes du calendrier, vaisselle et même un échiquier-trictrac et une fontaine de table. Ces œuvres sont émaillées en grisaille ou en émaux polychromes, parfois sur paillons d'argent, le tout rehaussé d'or.


Pour Léonard Limosin, voir aussi : S. Baratte, Léonard Limosin au musée du Louvre, Paris, 1993.