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            | Benjamin FOULON (FOULLON) (Paris, après 1551 – Paris, 1612)
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                  |     enjamin Foulon fut le fils  d’Abel Foulon et de la sœur de François Clouet, Catherine, mariés par contrat  du 5 novembre 1550. Abel  Foulon n’était pas artiste, mais inventeur. Originaire  de Loué, dans le Maine, il servit pendant longtemps en qualité de secrétaire le   sieur de Bois-Dauphin, évêque d’Agde, avant d’entrer au service du roi en tant  que valet de chambre « suivant la Court ». Il fut  inventeur entre autres de la  fonte en cuivre des caractères, figures et pièces d’artillerie (il était  parvenu à « réduire en cuivre, argent ou métal solide,  les caractères, lettres  et planches que les fondeurs, tailleurs et autres artisans ont accoustumé faire  en plomb, estain et bois », ainsi que l’indiquent  les termes du privilège royal  du 17 juin 1551, lui accordant la faculté pendant dix années « de faire ou  faire faire seul par telz artisans, ouvriers  et imprimeurs que bon luy  semblera, lesdits ouvrages, artifices et instumens »), de la construction de  machines élévatoires et moulins sur des citernes  ou eaux dormantes, de la  locomotion de chariots par leurs propres poins, d’un instrument de mesure  appelé « holomètre », de toutes sortes d’engins  et machines et d’une  démonstration du mouvement perpétuel. Sa science s’étendait aussi à la  composition de divers livres : il avait préparé une  traduction française de  Vitruve, mais celle-ci fut dérobée par un ami, incident raconté par lui-même  dans la préface d’Holomètre (Usaige et  description de l’Holomètre pour sçavoir mesurer toutes choses qui sont soubs  l’estanduë de l’œil, tant en longueur et largeur qu’en hauteur et profondité,  inventé par Abel Foullon, vallet de chambre du Roy, Pars, P. Béguin, 1555). Il s’agit sans  doute de la traduction de Vitruve  éditée en 1547 sous le nom de Jean Martin. La Croix du Maine lui attribue  encore l’invention des testons,  forgés sous Henri II à la Monnaie du Moulin,  établie en 1551 au titre d’annexe de la Monnaie de Paris. Employé à Orléans à  préparer la  monnaie au coin du roi, Abel Foulon y mourut en 1563.On ne sait pas s’il existait  un lien de parenté entre Abel Foulon et Pierre Foullon, peintre originaire  d’Anvers, qui participa, en 1538, à la  construction, dans la chapelle du  château d’Oiron, de la tombe d’Artus Gouffier et d’Hélène de Hangest, que leur  fils, Claude Gouffier, voulait  ériger. Claude Gouffier le fit naturaliser  Français, par lettres du 18 décembre 1538, « sans payer aucune finance, à la  charge de se marier en  France. »
 Abel Foulon et Catherine  Clouet eurent trois enfants : Marie, baptisée en église  Saint-Nicolas-des-Champes le 1er juin 1562 (son parrain fut  le sire Jean Aubery  l’aîné, et ses marraines « Antoinette Jacquelin, femme de maître Nicolas du  Hamel, avocat en la cour [du Parlement de  Paris], demeurant rue Sainte Avoye »,  et « Geneviève du Pré, femme de maître Pierre Fermé ») ; Catherine, mariée au  noble homme maître  Guillaume de Villiers, avocat en Parlement ; et Benjamin,  peut-être l’aîné.
 Benjamin Foulon fut  probablement formé dans l’atelier de son oncle, François Clouet. Son nom est mentionné pour la  première fois en 1576-1578, parmi les « pensionnaires du roy en son Espargne »,  en compagnie de sept autres peintres, dont Éloy Le Mannier, Etienne Dumonstier  et  les Decourt, et un émailleur, Bernard Limosin. Il touchait alors 400 l. t.,  autant qu’Étienne Dumonstier. Foulon passa ensuite au service de la  reine mère,  sans quitter celui du roi : il apparaît dans les comptes de la maison de  Catherine de Médicis établis en 1583 parmi les « peintres »  avec le traitement  de 400 l. t., mais en même temps dans l’Etat des officiers domestiques du Roy  pour la même année :
 
  Cent trente-trois écus étant  l’équivalent exact de 400 livres tournois, tout porte à croire que Foulon reçut  la somme qu’une seule fois. Le même  salaire lui fut attribué en 1587 :
    |  | « A Benjamin Foullon, nepveu  de feu Me [laissé en blanc] Jamet, aussi painctre dedictes (sic) majestés  [Henri III et Catherine de Médicis], la somme de six vingt treize escus, vingt  sols tournois, à luy ordonnée par ledict estat, cy-devant rendu, pour ses  gaiges par luy desserviz durant l’année de ce présent compte, de laquelle somme  payement lui a esté faict comptant par ledict présent trésorier et receveur  général, comme d’icelluy appert par quatre quictances passées par devant  notaires ou Chastellet de Paris, en datte des dix-neufvième jour d’avril, neufviesme jour de juillet, douzieme jour d’octobre mil cinq cens quatre vingtz  trois et septiesme jour de janvier mil cinq [quatre vingt quatre, la feuille  est rognée]. » |  
                      Foulon travailla pour la  reine mère jusqu’à la mort de cette dernière, survenue en 1589. Son nom figure  parmi les créanciers de Catherine dans  l’Arrêt du Parlement de Paris prononcé  le 23 août 1601, car ce n’est que cette année qu’il toucha les cent  trente-trois écus un tiers pour ses gages  de 1588. Il était alors depuis au  moins dix ans au service de Henri IV en tant que peintre et valet de chambre.  En cette qualité il reçut, le  6 janvier 1592, 300 écus pour un voyage fait à  Tours dans l’armée du roi et pour plusieurs tableaux exécutés par lui pendant  son séjour à  l’armée. Le 11 août 1597, il signa une quittance relative à la  constitution par lui et son épouse, Nicolle Watier, de 133 écus un tiers de  rente  annuelle sur l’Hôtel de ville (dont le titre lui venait de sa mère,  Catherine Clouet) au profit de Guillaume de Villiers, avocat en Parlement et   Catherine Foulon, sa femme, la sœur de Benjamin. Dans l’état de 1599 son nom  apparaît parmi les « peintres qui auront aussy qualité de vallets  de chambre »  avec 33 écus d’appointements (il y est placé après Étienne Dumonstier, mais  avant Jehan Doué et Marin le Bourgeois), puis dans  celui de 1609, avec « les  gaiges de cent livres de laquelle somme le trésorier n’en a paié aucune chose  faulte de fonds ». Cependant, ce même trésorier  payait « Jehan et Claude Dhoey,  autres paintres ».
                        |  | « PeintresPierre Gourdel
 Pierre Du Monstier C écus  dont toutesfois il ne sera icy paié, d’aultant qu’il en est assigné ailleurs
 Cosme du Monstier [laissé en  blanc] dont toutefois il ne sera icy paié, d’aultant qu’il en est assigné  ailleurs
 Benjamin foulon nepveu de feu  Me Jainet
 Roger de Rogery
 [laissé en blanc], painctre  de feu (sic) Mlle Gondy
 | VIxx xiij écus
 
 
 VIxx xiij écus
 LVIxx xiij écus
 L écus. »
 |  La seconde épouse de Foulon  fut Marie Michel, qu’il épousa en 1605 ou 1606, et dont il eut une fille,  Françoise. Il avait eu précédemment un  fils Pierre, baptisé à Saint-Eustache le  25 novembre 1604. La mère de l’enfant est désignée dans le registre paroissial  sous le nom de Françoise  Nicole, mais il s’agit probablement de Nicolle Watier.
 Foulon semble être surtout un  dessinateur de crayons, au style propre, un peu maladroit et parfois médiocre.  Sa clientèle est surtout celle de la  cour, et sa signature – « foulonius fecit » – figure sur le portrait de César de Vendôme. Mais il portraiturait également  des nobles de lignées  modestes, voire des bourgeois. Les études manquent  singulièrement sur cet artiste important.
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