Expertise adresse Portrait de Jean Babou de La Bourdaisière    
 
Portrait de Jean Babou,
seigneur de La Bourdaisière

Fac-similé d'après François Clouet


Fac-similé sur papier vergé.
H. ? ; L. ?


   Cette feuille est un fac-similé qui fait partie d'une série d'excellente qualité réalisée pour le magazine L'Illustration au début du XXe siècle d'après les dessins du musée Condé et de la Bibliothèque de France. L'original de ce portrait est conservé à Chantilly (inv. MN 290)et représente Jean Babou, seigneur de La Bourdaisière, baron de Sagonne (1511-1569). La rognure a fait disparaître la marque du musée (une petite fleur de lys).
   L'inscription est postérieure de quelques années à l'exécution du portrait : Momsr [Monsieur] de la bourdesiere (le fac-similé est rogné), la date 1553 est mise par l'artiste. L'annotation en bas de la feuille est à l'encre et a été rajoutée par l'un de ses propriétaires, car elle ne figure pas sur l'original.
   La valeur de cette pièce ne peut pas être celle d'une œuvre authentique du XVIe siècle, ni même d'un vrai dessin. La feuille étant fortement rognée et abîmée et le cadre absent, il serait difficile d'en tirer plus de 10 € dans un vide-grenier, même si beaucoup de fac-similés comme celui-ci circulent dans les marchés aux puces ou brocantes pour des prix beaucoup plus élevés, puisqu'ils se vendent comme des dessins. Pour mémoire, un crayon original de François Clouet de cette qualité coûte près de 30 000 €, mais l'apparition de telles œuvres dans les ventes reste extrêmement rare (trois fois seulement durant tout le XXe siècle !).
   Jean Babou fut le fils aîné de Philibert Babou, argentier de Louis XII et de François Ier, et de Marie Gaudin, dame de La Bourdaisière, maîtresse du roi. Il fut échanson de Henri de Navarre, ensuite maître de la garde-robe du dauphin François puis du dauphin Henri. Sieur de La Bourdaisière en 1557 à la mort de son père, il fut maître de la garde-robe (1557), ambassadeur à Rome (1560), capitaine d’Amboise, bailli de Touraine, son pays d’origine, et gouverneur de Brest. Sous la régence de Catherine de Médicis, il fut nommé gouverneur de la maison du duc d’Alençon, puis grand-maître de l’artillerie en 1567 (il succéda à Jean d’Estrées), chevalier de l’ordre (1568) et, enfin, conseiller d’état (1569).
   Il épousa Françoise Robertet en 1539 ou au début de 1540. Elle lui apporta une dot énorme estimée à 57 000 l. t. En raison de leur parenté, ils eurent besoin d’une dispense pontificale. Marguerite de Navarre intervint alors en leur faveur. Il mourut au début du siège de Saint-Jean-d’Angély en novembre 1569. Veuve, Françoise Robertet se remaria avec Jean maréchal d’Aumont.
   Jean maria sa fille Françoise avec Antoine d’Estrées, marquis de Cœuvres († avant 1609), grand maître de l’artillerie sous Henri IV (1597-1599). Elle fut la mère du maréchal d’Estrées (1573-1670), de Gabrielle d’Estrées, duchesse de Beaufort et de Diane d’Estrées, deuxième épouse du maréchal de Balagny.