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Nicolas LE BLOND (LEBLOND)
(1553 - Paris, 1610)
eintre, graveur et éditeur, Nicolas Le Blond commença sa carrière au service de Marie-Catherine de Pierrevive, dame Du Perron, amie intime de Catherine de Médicis, qui épousa Antoine Guidobaldo de Gondi, seigneur Du Perron, banquier lyonnais puis maître d’hôtel de Henri II, et mourut en 1574. Il demeura ensuite auprès de sa belle-fille, la maréchale de Retz, Claude-Catherine de Clermont Tonnerre jusqu’en 1580 au moins, mais c’est en tant que « peintre de feue madme de gondy » qu’il figure dans les comptes de la reine mère en 1583 et 1587, avec 150 l. t. de gages et étonnamment sans nom. Comme les Dumonstier ou Foulon, Leblond resta créancier de Catherine de Médicis en tant que son « peintre ordinaire » pour ses gages de 1588, réglés en 1601. Ce fut pourtant comme « peintre ordinaire du roi » demeurant rue Saint-Honoré, au Chariot rouge (il habita ensuite rue du Four), et âgé de trente ans, qu’il se présenta lors de la signature, le 6 mars 1583, de son contrat de mariage avec Claude Pilon, fille du sculpteur Germain Pilon et de Marguerite Beaudoux, sa seconde épouse, puis le 31 octobre 1584, quand il fut le parrain de Marguerite Pilon, fille du sculpteur. On le découvre en effet au service du roi en 1584 et employé aux obsèques de Catherine de Médicis en 1589. Pourtant, lors de la liquidation de la succession de Germain Pilon le 10 février 1590, il est dit simplement « marchand bourgeois de Paris », habitant rue du Four. Le Blond porta le même titre de « me pintre et bourgeois de Paris » lorsque sa femme fut, le 3 mars 1600, la marraine de François, fils de François Quesnel, portraitiste célèbre et lui aussi maître peintre parisien. Toutefois, dans le contrat d’apprentissage de Jacques Mouflart datant du 26 juillet 1594 il se dit de nouveau « peintre du roi ».
   L’artiste retrouva définitivement sa qualité de peintre royal en 1605, lorsqu’il fut question de redécorer les demeures royales : son nom figure dans les comptes jusqu’en 1610, et divers actes notariés lui donnent la qualité de peintre ordinaire du roi et bourgeois de Paris. Après la mort du roi, Le Blond reçut les habits de deuil, mais les 332 livres « pour les armoiries faittes en l’église Saint-Denis, tant au devant du grand portail, neffe, cœur, que chapelles ardentes à l’enterrement dudit feu Roy Henri quatre » furent reçus par Claude Pilon, la veuve de l’artiste, décédé le 26 ou le 27 juillet dans sa maison rue des Prouvaires, où il logeait depuis au moins 1600.
   La renommée de Le Blond comme portraitiste était grande. En 1577, âgé seulement de vingt-quatre ans, il prit en apprentissage pour deux ans Antoine Heys. En 1580, Jean François ou Fransochois de Haarlem se mit à son service pour un an (Le Blond n’était alors que peintre à Paris). Héroard le mentionne également dans son Journal comme peintre de portraits : « [le 27 octobre 1606, Fontainebleau] Je parlois du Blond, painctre, disant qu’il faisoit bien les visages. D[auphin]. E pou (et pour) le reste ? ». Comme Gourdelle ou Rabel, il fut également éditeur et publia, d’après sans doute ses propres dessins, plusieurs portraits datés d’entre 1586 et 1600, dont certains furent gravés par Jérôme Wierix. Il édita également deux planches d’après Clouet représentant les personnages de la comédie, signées « Jenet Inventor » et « Nicolas le Blon excu. » ou « le blon excudebat ».
   D’après Hilarion de Coste, en 1574, Catherine de Médicis envoya un certain Nicolas Belon, peindre les portraits d’une princesse danoise et d’une fille du roi de Suède. De Coste, qui réinterprète cette mission artistique et diplomatique pour expliquer le choix de Louise de Lorraine par Henri III, pensait probablement à Nicolas Le Blond, encore célèbre, contrairement à Étienne Dumonstier, parfaitement oublié. Cependant, trop jeune et travaillant pour Madame Du Perron, Leblond ne pouvait être cet envoyé de la reine mère, qui dût mandater son propre artiste. En revanche, une autre mention d’un « Nicolas Belon » qui noircit les « pieds des chandeliers de la chapelle ardente » pour les cérémonies de l’Ordre du Saint-Esprit en 1588, paraît se rapporter à Le Blond.