Artistes Index nominum Eloy Le Mannier    
 
Éloy LE MANNIER (LE MAUNIER, LE MAYNIER)
(actif entre 1540 et 1584)
omme son frère (aîné ?), Germain, Éloy Le Mannier commença sa carrière à Fontainebleau et touchait 12 livres tournois par mois pour divers travaux décoratifs. Il semble avoir toujours été le sous-ordre de Germain et, mais, à la différence de son frère, ne peignait jamais de portraits, étant surtout décorateur. Aussi, aida-t-il son frère, lorsque celui-ci s’occupait de bals et divertissements de la petite cour delphinale. En 1551, il reçut 27 l. 10 s. t. pour « avoir painct ung hermitaige qui fut dressé pour les chevalliers corans et pour vingt lanvres [lances] aussi painctes pour servir ausdits chevaliers », « pour avoir doré, d’or fin, sept masques, tant pour accoustremens de testes souldrées qui portoient en leurs mains, que aultres devises sur lesdits accoustremens », et pour avoir fait « quarante trois grands escussons de pappier collé aux armoiries du Roy et de la Royne et de messeigneurs et dames garnis de quatre vingt douze toises de lierre, pour faire chappeaulx de triomphes le tout servant à la salle de bal où le dict seigneur fist son festin au roy ».
   En 1557 le roi chargea Éloy de la décoration d’une « chapelle dudit S., estans aux Tournelles à Paris, durant la feste de Pasques dernière » ; il fut payé 130 livres tournois pour ce travail. Deux ans plus tard, il participa à la préparation aux fêtes données à l’occasion des mariages royaux : avec Alinot Papillon, orfèvre et lapidaire de Dijon, il fit des masques ornés de « pierres faulces en coulleurs de rubis, diamens et emraudes ». Puis, en 1560, le roi François II le paya 15 livres tournois, « tant pour ses paines et vaccations d’avoir, par plusieurs foys, painct plusieurs portraicts en pappier, aux devises dudict seigneur, pour faire marques, pour marquer les grands chevaulx de la grande escuirie dudict seigneur, et jeunes chevaulx venans de ses haras, que pour les fraiz, qu’il luy a convenu faire, à aller de Paris à la court, par plusieurs foys, et divers jours, montrer lesdicts pourtraicts, s’ils estoient bien faicts » le
pourtraict signifiant ici représentation ou image).
   Depuis 1558, il fut en effet peintre et huissier de salle du roi dauphin, puis du roi François II, avec cent livres de gages annuels, remplaçant son frère Germain, devenu valet de chambre. Il ne quitta plus le service royal, travaillant pour Charles IX et Henri III. En 1572, il figure sur l’état des officiers comme « valet de chambre à réduire ». Mais entre 1575 et 1580 il apparaît toujours parmi les valets de chambre de Henri III, touchant, en fonction des années, 80 écus (environ 240 l. t.) ou 300 livres tournois.
   En 1584, il fut relégué, en même temps que Jean Decourt et Etienne Dumonstier, parmi les « officiers que le roy a voullu estre employés en un estat à part et séparé, pour jouyr seulement des privilèges et sans gages ». On ignore la date de sa mort.